Dialogue entre l’écrivain Jean-Christophe Bailly et le philosophe et musicologue Peter Szendy
Proposée en 1977 par l’écrivaine américaine Susan Sontag pour parer à des quantités déjà vertigineuses, l’idée d’une écologie appliquée aux images doit faire face aujourd’hui, du fait du numérique, à un envahissement sidérant qu’on évalue à 80 années de contenu vidéo ajoutées chaque jour. D’une part le stockage de cette déferlante d’images pose des problèmes très coûteux en termes d’environnement, d’autre part le sens même de ce qu’est et de ce que retient une image se dissout entièrement sous cette quantité. C’est pourquoi il est vital de séparer les images de cette course à la quantité et à la vitesse et de les reconsidérer en tant qu’elles sortent justement du temps comptable pour déployer leur puissance d’attention dans d’autres temporalités, dont on peut condenser l’effet sous la forme active d’un gigantesque ralenti.
Modérateur : Emmanuel Favre