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Mondher Kilani est anthropologue, professeur honoraire à l’université de Lausanne (UNIL).  Né à Tunis, teinté par la diversité culturelle dans laquelle il grandit entre ses ascendances berbères soufis, la langue et l’école française, l’islam, le judaïsme, il quitte la Tunisie en 1967 pour fuir le régime autoritaire l’ayant emprisonné. Il poursuit des études puis une carrière d’anthropologie en Europe. Ses travaux portent sur l’universalisme, la religion, la guerre, le cannibalisme, la critique de la raison moderne, et il a eu pour terrain la Papouasie, la Tunisie, la Suisse, la Malaisie. Il est notamment l’auteur de : Pour un universalisme critique (La Découverte, 2014), Du goût de l’autre. Fragments d’un discours cannibale (Seuil, 2018), Méditerranée. Récits du milieu des terres (dépaysage, 2024).

Bibliographie

Méditerranée. récits du milieu des terres

dépaysage, 2024

S’inspirant de sa propre histoire, partagée entre les deux rives de la Méditerranée, l’anthropologue Mondher Kilani donne voix à cet espace aux frontières et aux identités multiples. Portraits intimes, figures historiques, œuvres littéraires, événements politiques et paysages culturels… Autant de brefs fragments qui, rassemblés, attestent l’exceptionnelle prodigalité de ce « milieu des terres ». Car c’est la route, non les racines, qui guide les protagonistes de ces récits.

Du goût de l'autre

Seuil, 2018

Depuis les premiers « témoignages » sur le cannibalisme au lendemain des Grandes Découvertes, l’idée qu’il existe quelque part des humains prêts à en manger d’autres fascine l’Occident. Confondant passé et présent et bousculant contextes culturels et rituels, les représentations de cette pratique juxtaposent les actes anthropophages qui font suite aux naufrages ou aux famines, les « festins cannibales » des « féroces sauvages » des mers du Sud, les cérémonies mortuaires où le meilleur tombeau pour le disparu est le ventre de ses descendants ou la délectation des serial killers pour le corps de leurs victimes…
Cette approche indifférenciée alimente une longue tradition mythique comme l’incessant malentendu culturel qui a caractérisé la rencontre des Occidentaux avec les peuples exotiques. Elle manque surtout la dimension symbolique et métaphorique d’un phénomène évanescent, dont la réalité ne peut être appréhendée qu’imaginairement.
À la réflexion méthodique de l’anthropologie, cet ouvrage associe les productions littéraires, savantes et artistiques que la hantise d’être soi-même dévoré ou le fantasme d’assimiler l’autre ont inspirées. Ces fragments de discours cannibale dessinent l’étendue des champs de signification du cannibalisme : ceux de l’amour et de la haine, du désir et du rejet, de l’identité et de l’altérité, de l’ordre et du désordre, des relations d’alliance et de pouvoir, de l’autonomie et de la servitude.

Participations à La Manufacture d'idées

  • 1 juin 2024

    Soirée de lancement