Dialogue entre la géographe Irène Hirt et le hacker Gaël Musquet
Produire des cartes pour exister sur la mappemonde et sortir de l’invisibilité. Depuis les années 1970, les « peuples autochtones » ont placé ce dispositif au cœur de leur résistance contre la dépossession et la destruction de leurs territoires et de leurs ressources. Cette stratégie oblige cependant les peuples concernés à traduire leurs conceptions de l’espace-temps dans les principes territoriaux et le langage cartographique de l’État moderne. Des cartographes militent donc pour décoloniser cette « technoscience » en soulignant que dans certaines sociétés autochtones l’information géographique est transmise par le récit, le chant, la danse, les rituels ou le rêve. Spécialiste des cartographies autochtones, Irène Hirt s’entretiendra avec Gaël Musquet sur ce renversement. Ils débattront des apports, mais aussi des limites, du numérique et de la cartographie en ligne dans une perspective d’autodétermination. À partir de ses différentes expériences, Gaël Musquet évoquera également les enjeux d’un « commun cartographique ».
Modérateur : Xavier de La Porte, journaliste à L’Obs