Les damné.e.s de la mer
14:00
Réservations terminées
Dialogue entre l’anthropologue Carolina Kobelinsky et la géographe Camille Schmoll
Tous les ans, de très nombreux migrants meurent en tentant de rejoindre l’Europe. Ces morts questionnent les sociétés qui les reçoivent, mais aussi les sociétés de départ, qui doivent composer avec leurs disparus. Ancienne membre de l’équipe d’anthropologie médico-légale de Buenos Aires qui tente d’identifier les morts sans nom de la dictature argentine en examinant les restes des corps retrouvés et en s’appuyant sur des témoignages des familles, Carolina Kobelinsky s’intéresse à présent au traitement matériel et symbolique des disparus de la migration. De son côté, Camille Schmoll a effectué une enquête au long cours sur les trajectoires et les situations des femmes migrantes qui traversent la Méditerranée. Révélant des femmes maîtresses de leur destin, stratèges, puissantes, désireuses d’avenir et de possible, son travail obliger à penser la frontière au féminin. Ces ethnographies des morts et des survivantes matérialisent la violence dont sont aujourd’hui porteuses les frontières de l’Europe et interrogent les manières de donner refuge.
Carolina Kobelinsky est chercheure en anthropologie au Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative du CNRS. Elle a coordonné les ouvrages La mort aux frontières de l’Europe (Le passager clandestin, 2017) et Multitude migrante (PUF, 2019).
Camille Schmoll est géographe. Elle enseigne à l’Université de Paris. Elle a cofondé le GIEM (GIEC des Migrations). Elle a dirigé l’ouvrage Migrations en Méditerranée (CNRS, 2015) et est l’auteure de Les damnées de la mer (La Découverte, mai 2020).