Dialogue entre l’anthropologue Philippe Descola et le philosophe Baptiste Morizot,
animé par Weronika Zarachowicz, journaliste à Télérama
© Richard Schroeder
© Caroline Chevalier
À travers son maître-livre, Par-delà nature et culture, Philippe Descola a décrit les quatre grandes catégories (animisme, naturalisme, totémisme, analogisme) qui caractérisent les façons d’habiter une planète remplie de plantes, d’animaux et d’esprits. Il a ainsi ouvert un chantier considérable et fourni un arsenal théorique aux chercheurs désireux de lui emboiter le pas. Avec les concepts de « cohabitation diplomatique » et d’ « inexploré » qui interrogent notre capacité à coexister avec la biodiversité qui nous fonde, observent les métamorphoses environnementales et explorent les formes de liens et d’alliances entre les vivants, Baptiste Morizot poursuit cet héritage, tout en le situant dans le contexte actuel. Car toute exploration du rapport au vivant prend une dimension politique à l’heure du changement climatique. Lors de leur échange ils se demanderont comment dépasser le naturalisme pour rendre le monde habitable demain, comment penser une cohabitation multi-spécifique sur une terre partagée, et comment le traduire politiquement.
Philippe Descola est anthropologue. Il est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’Anthropologie de la nature. Il est l’auteur de Les lances du crépuscule (Terre humaine, 1993), Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005), La composition des mondes : entretiens avec Pierre Charbonnier (Flammarion, 2014). Il a dirigé Les Natures en question (O. Jacob ; Collège de France, colloque annuel 2017).
Baptiste Morizot est philosophe, maître de conférences à l’université Aix-Marseille. Il est l’auteur de Les diplomates : cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (Wildproject, 2016), Sur la piste animale (Actes Sud, 2018) et Esthétique de la rencontre avec Estelle Zhong Mengual (Seuil, 2018).
