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Anahy Gajardo est anthropologue et enseignante-chercheuse à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel. Ses recherches plongent au cœur des transformations contemporaines de l’autochtonie, en lien avec les conflits socio-environnementaux générés par l’industrie extractive. À partir d’enquêtes de terrain approfondies, notamment dans la région d’Atacama (Chili), elle met en lumière comment l’industrie extractive et la néolibéralisation de l’ethnicité (multiculturalisme néolibéral, ethno-capitalisme) transforment les territoires autochtones et les identités sociales et politiques. Ses travaux accordent une place centrale au récit ethnographique et à la démarche réflexive. Elle est l’autrice de Autochtonies en terrain miné (MétisPresses, 2024).

Bibliographie

Autochtonies en terrain miné

MétisPresses, 2024

Nord du Chili, région d’Atacama, début des années 2000 : l’ethnicité diaguita, considérée comme éteinte depuis le XVIIe siècle, renaît de ses cendres. Ses membres viennent d’entrer en lutte contre un projet extractif gigantesque — la mine Pascua Lama — qui menace leur territoire et ses ressources. Parallèlement, ils entreprennent les démarches qui mèneront en 2006 à leur reconnaissance par l’État en tant que peuple autochtone. Moins de vingt ans après, les Diaguita sont devenus le troisième peuple autochtone le plus important du pays. Comment interpréter un tel processus de réémergence ?
Ce livre, fruit d’une enquête ethnographique au long cours, éclaire la question complexe de la (trans)formation de l’autochtonie dans un monde néolibéralisé, l’impact des conflits socio-environnementaux sur le tissu social et politique des communautés et le rôle ambigu de l’industrie extractive. Il montre, entre autres, comment les États et les entreprises maintiennent leur domination sur les peuples autochtones par la reproduction de stéréotypes et de rapports coloniaux.

Participations à La Manufacture d'idées

  • 21 août 2025

    Luttes autochtones et environnementales