vendredi 22 mai 2020 - 13:30

Dialogue entre la sociologue Benedikte Zitouni et  le philosophe Malcom Ferdinand
animé par Géraldine Mosna-Savoye (France Culture)

© Fred Uyt

© Bénédicte Roscot

Depuis que le prix Nobel de chimie Paul Crutzen) a popularisé le concept d’Anthropocène (littéralement le nouvel âge de l’homme), celui-ci fait une carrière fulgurante dans le débat public. C’est qu’avec l’Anthropocène, les humains ne seraient plus les simples témoins des changements géo-climatiques mais les principaux fauteurs de troubles. Mais ne s’agit-il pas en fin de compte d’un mot-écran ? Les termes « planète » ou « nature » ne cachent-ils pas la diversité des écosystèmes et des non-humains qui les constituent ? Les termes « Homme » ou anthropos ne masquent-ils pas la pluralité des humains (hommes et femmes, riches et pauvres, blancs et non-blancs) ? Certains préfèrent d’ailleurs parler de Capitalocène ou de Plantationocène. Alors faut-il vouer cette notion aux gémonies ? Ou la décaler pour accueillir d’autres récits ? Malcom Ferdinand, qui invite à penser l’écologie depuis le monde caribéen et à réparer la fracture moderne séparant les questions coloniales des destructions environnementales, et Benedikte Zitouni, spécialiste de l’écoféminisme, partageront leurs points de vue.

Malcom Ferdinand est ingénieur en environnement et docteur en philosophie politique. Il est chercheur au CNRS (IRISSO / université Paris-Dauphine). Il est l’auteur de : Une écologie décoloniale (Seuil, 2019).

Benedikte Zitouni est sociologue à l’université Saint-Louis-Bruxelles. Elle est la co-auteure de Terre des villes (L’éclat, 2018) et a préfacé l’ouvrage Des femmes et des missiles (Cambourakis, 2016).