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Ryoko Sekiguchi est une poétesse, traductrice et critique gastronomique japonaise, vivant à Paris. Elle publie en français depuis 2003 :
Elle est l’auteure d’une vingtaine d’ouvrages, dont : Ce n’est pas un hasard (POL, 2011), Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises (POL, 2013), Fade (Les ateliers d’Argol, 2016), Nagori (POL, 2018), Manger fantôme (Les Ateliers d’Argol, 2019), La terre est une marmite (Bayard ; coll. Les Petites Conférences, 2020), Le curry japonais : dix façons de le préparer (L’Épure, 2021), 961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui les accompagnent) (POL, 2021).

À propos de 961 heures à Beyrouth :

Présentation de l’éditeur :

Dans Ce n’est pas un hasard, écrit dans le contrecoup de la triple catastrophe de Fukushima, Ryoko Sekiguchi abordait la question de la « veille de la catastrophe ». En arrivant à Beyrouth en 2018, elle ne pouvait pas se douter que cette ville était à son tour menacée par des drames imminents, la révolte anti-corruption en février 2020 et la terrible explosion du port de Beyrouth en août. Durant sa résidence d’un mois et demi, 961 heures précisément, elle avait prévu de faire le portrait de la ville à travers les gestes des cuisiniers et les histoires de cuisine partagées par les Beyrouthins. Ce projet d’écriture a été en partie bouleversé. Le livre est saisi alors dans la nostalgie d’un Beyrouth d’avant les catastrophes. Ce devait être un livre de cuisine savoureux, rempli de la joie du partage. L’idée était forte : dans une société multiethnique et multiconfessionnelle, une étrangère peut voir s’ouvrir à elle plus de portes qu’aux habitants. Chacun lui livre ses récits les plus intimes. Mais l’autrice comprend alors que le livre s’est écrit dans un avant-drame. La ville qu’elle explore devient « la ville d’avant l’explosion du 4 août 2020 ». Japonaise vivant entre la France et le Japon, Ryoko Sekiguchi est familière des moeurs « orientales ». Elle mène une réflexion sur ces « deux Orients » que sont le Liban et le Japon, et les autres Orients qu’elle a connus, comme l’Iran ou la Syrie. Celle qui avait, dans Nagori (P.O.L 2018), su réunir divers thèmes sous l’angle du passage des saisons, pousse encore plus loin le défi. A travers le prisme de la cuisine, elle traite ici des questions de transmission, de mythe, de tradition, des symboles culinaires, mais aussi de la mémoire, des catastrophes, des non-dits, de la grande famine libanaise, de la fracture sociale, ou encore de l’immigration. En s’appuyant sur le cas libanais, elle met en lumière le sort des « intouchables » (burakumin) au Japon, grand tabou que les Japonais n’ont pas encore levé à ce jour.
Le livre est composé de 321 micro-chapitres qui tous font écho d’une certaine façon à une recette de cuisine, un plat, une saveur.

 

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  • L'heure bleue (5/05/2021)

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