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Anna Lowenhaupt Tsing est une anthropologue américaine. Elle est membre de l’université de Californie à Santa Cruz au sein des départements des études féministes et des études environnementales. Elle est professeure à l’université d’Arhus au Danemark où elle travaille à l’élaboration d’un programme interdisciplinaire pour l’exploration de l’anthropocène dans les domaines des sciences humaines, des sciences naturelles, des sciences sociales et des arts. Ses premiers travaux ethnographiques eurent pour cadre la partie indonésienne de l’île de Bornéo (Kalimantan) et portèrent notamment sur les luttes dans les forêts des montagnes au sud du Kalimantan, les sociétés d’exploitation, la mondialisation et la défense de l’environnement (Friction : an Ethnography of Global Connection, 2004). Le champignon de la fin du monde. Sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme (La Découverte, 2017) est son premier livre publié en français.

 

« Ce n’est pas seulement dans les pays ravagés par la guerre qu’il faut apprendre à vivre dans les ruines. Car les ruines se rapprochent et nous enserrent de toute part, des sites industriels aux paysages naturels dévastés. Mais l’erreur serait de croire que l’on se contente d’y survivre. Dans les ruines prolifèrent en effet de nouveaux mondes qu’Anna Tsing a choisi d’explorer en suivant l’odyssée étonnante d’un mystérieux champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites. Suivre les matsutakes, c’est s’intéresser aux cueilleurs de l’Oregon, ces travailleurs précaires, vétérans des guerres américaines, immigrés sans papiers, qui vendent chaque soir les champignons ramassés le jour et qui termineront comme des produits de luxe sur les étals des épiceries fines japonaises. Chemin faisant, on comprend pourquoi la « précarité » n’est pas seulement un terme décrivant la condition des cueilleurs sans emploi stable mais un concept pour penser le monde qui nous est imposé. Suivre les matsutakes, c’est apporter un éclairage nouveau sur la manière dont le capitalisme s’est inventé comme mode d’exploitation et dont il ravage aujourd’hui la planète.
Suivre les matsutakes, c’est aussi une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant. Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d’une leçon d’optimisme dans un monde désespérant. » (Présentation éditeur)

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A voir, à écouter

  • Émission La Grande table, mai 2018
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