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Gilles Clément est jardinier, paysagiste, botaniste. Il est aussi entomologiste et écrivain. Il a enseigné à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles en parallèle de son activité de concepteur. Il a réalisé plus d’une trentaine de parcs et de jardins publics dont le Parc André-Citroën à Paris (en collaboration avec le paysagiste Allain Provost et les architectes Patrick Berger et Jean-Paul Viguier), le Parc Matisse à Lille (en collaboration avec Éric Berlin et Sylvain Flipo), les Jardins de Valloires à Argoules (Somme), le Jardin du domaine du Rayol (Var), le Jardin du Musée du quai Branly à Paris (en collaboration avec Patrick Blanc et l’architecte Jean Nouvel), le Jardin de l’École Normale Supérieure de Lyon ou le Jardin du lycée d’enseignement agricole Jules-Rieffel à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). Il a été commissaire de l’exposition majeure sur Le jardin planétaire  en 1999 à la Grande halle de la Villette. En 2011-2012, il est titulaire de la Chaire annuelle de création artistique au Collège de France. Sa leçon inaugurale, prononcée le 1er décembre 2011, est intitulée Jardins, paysage et génie naturel. Il a reçu le Grand Prix du paysage en 1998.

Gilles Clément fait partie de ceux qui ont remis en question l’art du jardin à la fin du 20e siècle. Il a pensé et théorisé sa pratique à partir de trois axes de recherches : Le jardin en mouvement, concept issu de sa pratique sur son propre jardin dans la Creuse et s’inspirant de la friche. Le jardin en mouvement désigne à la fois un type de jardin où les espèces végétales peuvent se développer librement et une philosophie du jardin qui redéfinit le rôle du jardinier et qui repose sur l’idée de coopération avec la nature. Le jardin planétaire, concept envisageant de manière conjointe la diversité des êtres sur la planète et le rôle gestionnaire de l’homme face à cette diversité, forgé à partir d’un triple constat : la finitude écologique, le brassage planétaire, la couverture anthropique. Il s’agit de considérer la Terre comme un espace clos, dans lequel des espèces évoluent sous l’œil de l’homme. Cette conception permet de considérer la responsabilité capitale de l’homme dans le bon équilibre de ce jardin, y compris entre les zones cultivées ou laissées en friches. Le Tiers-Paysage, fragment indécidé du Jardin planétaire, désignant l’ensemble des espaces négligés ou inexploités par l’homme. Il concerne les délaissés urbains ou ruraux, les espaces de transition, les friches, marais, landes, tourbières, mais aussi les bords de routes, les rives, les talus, ainsi que les « réserves naturelles » (lieux inaccessibles, sommets de montagne, déserts, parcs nationaux ou régionaux). Ces espaces présentent une diversité biologique bien supérieure aux territoires entretenus et maitrisés par les activités humaines, comme les champs, les cultures agricoles ou les forêts.

Parmi ses ouvrages : Le jardin en mouvement (éditions Sens & Tonka, 1994 ; réédition augmentée en 2017), Thomas et le voyageur (Albin-Michel, 1997), Manifeste du Tiers-paysage (éditions du Commun, 2016), Le dindon et le dodo (éditions Bayard, 2005 ; collection « Les Petites Conférences »), Gilles Clément, une écologie humaniste (avec Louisa Jones ; Aubanel, 2006), Un grand jardin (illustrations de Vincent Gravé ; Cambourakis, 2016), Le grand BAL (Actes Sud, mai 2018).

Site officiel de Gilles Clément : http://www.gillesclement.com