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Antoinette Rouvroy, docteur en sciences juridiques de l’Institut universitaire européen (Florence, 2006), est chercheuse qualifiée du FNRS (Fonds de Recherches Scientifiques belge) au centre de Recherche en Information, droit et Société (CRIDS). Elle s’intéresse depuis 2000, aux rapports entre le droit, les modes de construction et de risque, les sciences et technologies, et la gouvernementalité néolibérale. De 2000 à 2005, ses travaux à l’Institut Universitaire Européen de Florence, au Sciences and Technology Studies de l’University of York (UK) et au Centre for Intellectual Property Policy de McGill University (Canada) ont porté principalement sur les rapports de co-production entre la survalorisation du caractère prédictif des « gènes » et le mode de gouvernement néolibéral (A. Rouvroy, Human genes and Neoliberal Governance. A Foucauldian critique, Routledge-Cavendish, 2007).

La participation à des contrats de recherche européens du Centre de Recherche en Information, Droit et Société depuis 2007, puis son mandat de chercheur qualifié du FNRS depuis 2008 ainsi que son mandat d’expert pour le Comité de la Prospective de la CNIL française (Commission Nationale Informatique et Libertés), ont orienté ses recherches vers les enjeux de la gouvernance polycentrique (reconnaissant que le droit n’a pas le monopole de la normativité, et que les phénomènes normatifs transcendent les découpages traditionnels des territoires étatiques) des technologies normatives (à la fois le métabolisme propre au « régime juridique », et les technologies non juridiques produisant des effets de gouvernement), et des articulations entre normativités juridique, technologique et sociale. Outre les enjeux du tournant numérique et de ses applications (autonomic computing, ambient intelligence, datamining) pour les régimes juridiques de protection de la vie privée et des données personnelles, elle développe une nouvelle ligne de recherche, depuis quelques années, autour de ce qu’elle a appellé la « gouvernementalité algorithmique ». Le type de « savoir » qui la nourrit et qu’il façonne, les modalités suivant lesquelles il affecte effectivement les conduites individuelles et collectives, les modes d’individuation qui peuvent l’infléchir ou lui résister sont explorés d’une manière qui combine trois types d’enjeux étroitement imbriqués : des enjeux sémiotiques et épistémologiques, des enjeux de pouvoir, et des enjeux d’individuation. (https://unamur.academia.edu/AntoinetteRouvroy).

Pour approfondir, vous pouvez retrouver le débat entre Antoinette Rouvroy et Dominique Cardon lors de la 6ème édition du Festival en 2017