Philippe Descola est anthropologue. Ses recherches de terrain en Amazonie équatorienne, auprès des Jivaros Achuar, ont fait de lui une des grandes figures mondiales de l’anthropologie. À partir de la critique du dualisme nature/culture, il entreprend une analyse comparative des modes de socialisation de la nature. Il distingue et redéfinit quatre modes d’identification parmi les sociétés humaines  (totémisme, animisme, analogisme, naturalisme) pouvant selon lui constituer une « écologie des relations ». Cette anthropologie comparative des rapports entre humains et non-humains a révolutionné à la fois le paysage des sciences humaines et la réflexion sur les enjeux écologiques de notre époque. Il est professeur émérite au Collège de France où il a occupé la chaire d’ « Anthropologie de la nature » jusqu’en 2019. Il est l’auteur de : Les Lances du crépuscule (Plon, collection Terre Humaine, 1993), Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005), L’écologie des autres. L’anthropologie et la question de la nature (Quae, 2011), La Composition des mondes. Entretiens avec Pierre Charbonnier (Flammarion, 2014), Les Formes du visible (Seuil, septembre 2021).

À propos de Les Formes du visible :

Présentation de l’éditeur :

Léonard de Vinci définit la peinture dans une formule célèbre comme cosa mentale, littéralement vue de l’esprit. On ne figure que ce que l’on perçoit ou imagine, et l’on n’imagine et ne perçoit que ce que l’habitude nous a enseigné à découper dans la trame de nos rêveries et à discerner dans le flux des impressions sensibles.
Ce chemin visuel que nous effectuons spontanément dans les plis du monde est déterminé par notre éducation, notre biographie, notre fantaisie individuelle, mais au premier chef par notre appartenance à l’une des quatre régions de l’archipel ontologique brillamment défini et décrit par Philippe Descola : animisme, naturalisme, totémisme ou analogisme. Chacune de ces régions recouvre une façon de concevoir l’ossature du monde, d’en percevoir les continuités et les discontinuités, les lignes de partage notamment entre humains et non-humains. Et chacune engendre une forme particulière de figuration.
À la manière des pionniers de la grammaire comparée mettant au jour les règles de l’invention langagière, Philippe Descola pose magistralement les bases théoriques d’une anthropologie de la figuration. Servi par une construction remarquable, une écriture d’une rare élégance et une exceptionnelle iconographie, ce grand livre intéressera non seulement les anthropologues, les philosophes, les historiens de l’art, mais aussi tous ceux pour qui l’image, sa morphologie, sa magie, est le lieu d’interrogations toujours renouvelées.

 

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A voir, à écouter

  • Télérama (4/10/19)
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