jeudi 29 mai 2014 - 21:30

Jeudi 29 mai : 21h30 – tarif plein : 7 € / tarif réduit : 5 €

affiche-Nostalgie-de-la-lumiere-Nostalgia-de-la-luz-2009-1Au Chili, à trois mille mètres d’altitude, les astronomes venus du monde entier se rassemblent dans le désert d’Atacama pour observer les étoiles. Car la transparence du ciel est telle qu’elle permet de regarder jusqu’aux confins de l’univers. C’est aussi un lieu où la sécheresse du sol conserve intacts les restes humains : ceux des momies, des explorateurs et des mineurs. Mais aussi les ossements des prisonniers politiques de la dictature. Tandis que des astronomes scrutent les galaxies les plus éloignées en quête d’une probable vie extraterrestre, des femmes remuent les pierres au pied des observatoires, à la recherche de leurs parents disparus…

Le désert d’Atacama
nostalgia_06« Le désert est un immense espace hors du temps, fait de sel et de vents. Une parcelle de la planète Mars sur la planète Terre. Tout y est immobile. Pourtant, cette étendue est remplie de traces mystérieuses. Quelques villages vieux de deux mille ans sont toujours là. Les trains abandonnés dans les sables par les mineurs du 19e siècle n’ont pas bougé. Partout, il y a des ossements. Il y a aussi de gigantesques coupoles qui ressemblent à des vaisseaux spatiaux échoués et dans lesquelles vivent les astronomes. À la nuit tombée, la voie lactée est si lumineuse qu’elle projette des ombres sur le sol. »

 

 

Le présent invisible
nostalgia_04« Pour un astronome, le seul temps réel est celui qui vient du passé. La lumière des étoiles met des centaines de milliers d’années à parvenir jusqu’à nous. C’est pourquoi les astronomes regardent toujours en arrière. Vers le passé. Il en est de même pour les historiens, les archéologues, les géologues, les paléontologues et les femmes qui cherchent leurs disparus. Tous ont un point commun: ils observent le passé pour mieux saisir le temps présent et futur. Face à l’incertitude de l’avenir, seul le passé peut nous éclairer. »

 

La mémoire invisible
nostalgia_03 « La mémoire assure nos vies, tout comme la chaleur de la lumière solaire. L’être humain ne serait rien sans mémoire –un objet sans palpitations – sans commencement et sans avenir. Après 18 ans de dictature, le Chili connaît de nouveau la démocratie. Mais à quel prix… Beaucoup ont perdu leurs amis, leurs parents, leur maison, leur école, leur université. Et d’autres ont perdu la mémoire, peut-être pour toujours. » PG

 

 

 

UnknownPatricio Guzmán est né à Santiago du Chili. Il est considéré comme un des maîtres du cinéma documentaire. Ses films ont été primés dans de nombreux festivals. La revue nord-américaine « Cinéaste » a qualifié La bataille du Chili, sa trilogie sur le gouvernement de Salvador Allende et sa chute, comme l’un des dix meilleurs films politiques du monde. Après avoir été arrêté par la junte de Pinochet et menacé à plusieurs reprises par des simulacres d’exécution, il quitte le Chili et s’installe en Espagne puis en France, où il réalise d’autres films : Au nom de Dieu (sur la théologie de la libération durant la dictature chilienne), La Croix du Sud (sur la religiosité populaire en Amérique latine), Les barrières de la solitude (sur la mémoire historique d’un petit village mexicain), La mémoire obstinée (sur l’amnésie politique chilienne), Le cas Pinochet (sur les procès contre le dictateur à Londres et Santiago), Salvador Allende (portrait personnel). Entre 2006 et 2010, il développe Nostalgie de la lumière et cinq courts-métrages autour de l’astronomie et de la mémoire historique. Il a débuté un nouveau tournage en février 2014.