© Francesca Montovani

Michaël Ferrier est écrivain. Il est professeur à l’Université Chuo de Tokyo, où il dirige le groupe de recherches « Figures de l’étranger », sur les représentations de l’altérité dans les sociétés contemporaines. Il est notamment l’auteur de Fukushima, récit d’un désastre (2012), Mémoires d’outre-mer (2015), François, portrait d’un absent (2018), Naufrage (coll. « Tracts », 2020) aux éditions Gallimard. Il a reçu en 2012 le Prix Edouard Glissant pour l’ensemble de son œuvre.
Depuis Fukushima, récit d’un désastre, il n’a cessé de réfléchir aux implications culturelles, politiques et artistiques de la catastrophe. Il a ainsi dirigé l’ouvrage Dans l’oeil du désastre. Créer avec Fukushima  (Éditions Thierry Marchaisse, février 2021), qui réunit des entretiens avec des artistes japonais de la « génération Fukushima », et publie Notre ami l’atome (Gallimard, mai 2021), transposition de trois films documentaires de Kenichi Watanabe (Le Monde après Fukushima, Terres nucléaires, une histoire du plutonium, Notre ami l’atome) dont il a écrit les commentaires.

À propos de Dans l’oeil du désastre :

Présentation de l’éditeur :

« Il existe, au cœur des pires cyclones, une zone de vents calmes et de temps éclatant, troublée occasionnellement par quelques rafales, mais où il n’y a pas de précipitations et où le ciel bleu est visible à travers le voile radieux des nuages. Phénomène singulier : on l’appelle l’œil du cyclone. Les artistes sont l’œil du cyclone. Vents violents, pluies torrentielles, vagues dévastatrices se déchaînent tout autour : ils restent calmes dans la tourmente et font apparaître, au centre de la circulation cyclonique, une zone provisoire de discernement et d’émerveillement, d’autant plus délicate qu’elle est fragile, d’autant plus précieuse qu’elle est précaire. »

Les entretiens et l’iconographie réunis ici forment un corpus exceptionnel. Pour la première fois des artistes japonais de la « génération Fukushima » dialoguent avec des artistes français et disent ce qu’a changé pour eux la catastrophe du 11 mars 2011, aussi bien dans leur pratique artistique que, de manière plus large, dans leur façon d’être au monde ou de le concevoir.


À propos de Notre ami l’atome :

Présentation de l’éditeur :

Partout sur la terre de Fukushima, à deux pas des habitations, parfois cachés par un simple rideau d’arbres, de grands sacs noirs s’entassent, remplis de déchets radioactifs — branches, herbes, fleurs, poussière… —, montrant au voyageur stupéfait une image tangible de ce qu’on pourrait appeler la poubellification du monde, ou l’avenir programmé de notre planète. Plus loin, des milliers de réservoirs bleus, de réservoirs blancs, de réservoirs gris : aujourd’hui, et pour des dizaines d’années encore, on refroidit en permanence la centrale en l’aspergeant d’eau. Au contact des réacteurs, l’eau utilisée devient immédiatement radioactive : des centaines de cuves stockent plus d’un million de tonnes d’eau contaminée. Chaque année, le paysage s’obstrue davantage et l’espace de stockage arrivera à saturation en 2022. Pour résoudre le problème, ou plutôt l’évacuer, des experts commissionnés par le gouvernement recommandent purement et simplement de les vider dans la mer.

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